« Préhistoire »: Pourquoi j’ai mangé mon père ?

Article : « Préhistoire »: Pourquoi j’ai mangé mon père ?
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15 avril 2015

« Préhistoire »: Pourquoi j’ai mangé mon père ?

 

 

Homme des cavernes
Cartoon of caveman

Rien que par le titre tu sens l’obligation d’aller plus loin dans la lecture de mes lignes de textes et c’est tout à fait compréhensible; Même moi je me lis et me relis, je fais genre schtroumph coquet de la préhistoire.

Là, subitement, une vision d’horreur, de but en blanc, te prends par la gorge et mets ton père au centre d’une situation que tu avais espéré dans tes moments de colères. Pire encore dans des moments où il te sermonnes sur ta vie, ce que tu as mangé… et blablabla

En fait, je n’aurais jamais connu ce livre, oui je peux lire et je recommence à lire depuis quelques temps (depuis l’année dernière, si je ne m’abuse) et c’est une sensation assez agréable. Et donc de l’eau a coulée sous les ponts de ma paresse « lecturaire » remontant à la préhistoire (fusion entre lecture et littéraire, à vous d’en trouver la définition).

Lire un livre, une paresse hors du temps de la préhistoire

Ancetre de l'homme
Couverture livre de Roy Lewis

Ainsi, je disais, qu’en fait un ami m’a proposé la lecture de ce bouquin de poche sorti par Roy Lewis aux Editions Actes Sud, Labor Lemeac, en 1990. L’oeuvre originale fut éditée en 1960, cela ne nous rajeunit pas du tout, oh que non.

J’en parle aussi, parce que cette préhistoire bizarroïde, est dans l’air du temps vu qu’un film réalisé et interprété par Jamel Debouzze (la bande annonce est ici #Youtube) vient tout juste de commencer sa vie dans les salles obscures de l’hexagone. D’autant que le titre y est accrocheur, totalement similaire et rigoureusement copié dans son intégralité: pourquoi, je n’ai PAS mangé mon père. Je vous laisse le soin d’aller apprécier ou non l’œuvre cinématographique mais je vais plutôt vous « blablater » (verbe du énième groupe commençant en blabla) un peu ma lecture de cette bizarre idée du préhistoire « Pourquoi j’ai mangé mon père »

La lecture en elle-même, m’a coûté beaucoup de temps de réadaptation, je n’avais plus lu de livre papier depuis des lustres et le sommeil me gagnait à chaque demi-paragraphe que j’osais exposer à mes yeux. Oui, cette paire d’œil qui n’a plus de concentration que pour les fichiers .rtf, les fichiers .pdf, les fichiers .epub,… un ensemble de support digital que je qualifie de sans « efforceurs » (mot d’inaction en référence à l’interaction du sujet face aux objets extérieurs).

En résumé, j’ai profité de mon temps d’éveil en #btax (mot banal pour qualifier les transports en commun a Madagascar) pour grignoter et ensuite dévorer ce livre. Comme le disait, l’ami qui me l’avait refilé (plusieurs mois auparavant tout de même), « vas-y, tu verras, c’est pas une lecture difficile, cela va couler rapidement ». Et je confirme ses dires, une fois imprégné du style de l’auteur, la lecture était fluide et mes déplacements en #btax semblaient de plus en plus court au fil des jours.

Ainsi de ces nombreuses pages de la préhistoire qui le compose, le livre à 21 chapitres et ma lecture était tout simplement de faire 3 chapitres tout les matins entre la maison et le boulot (je vous défends d’esquisser des sourires condescendants sur ma vitesse de lecture… je réapprends à lire vous disais-je).

A présent, pour ceux qui n’ont jamais lu,… je veux dire, jamais lu ce livre « Pourquoi j’ai mangé mon père » (disponible ici #Amazon) vous allez entrer dans la partie révélation, la partie spoiler, la partie je te racontes ce qu’il y’a dedans, la partie raccourci pour ne plus lire quoi ;

La préhistoire c’est quoi ? tu ne le sauras pas ici

C’est donc l’histoire d’un mec (non c’est pas un sketch de Coluche) qui vit au cours des premiers temps de l’aventure humaine (le pléistocène ou préhistoire pour les intimes) sur Terre et tout au long des pages, on y découvre l’évolution de ce dernier. Ce sont des récits sur les changements qui s’opèrent au sein de la horde, les découvertes fortuites ou provoqués, l’évolution de leurs manières de vivre, les nouvelles techniques améliorants leur confort de vie… Et le ton du récit y joue un rôle très important, car il emprunte les vocabulaires et situations des temps contemporains en faisant des péripéties de cette tribu d’homo-primate (cherches pas dans le dico ! cela n’existe pas) une transposition quasi miroir de la vie actuelle que nous menons comme homo-renforcé (cherches pas dans le dico ! cela n’existe pas).

Un patriarche menant d’une patte de fer sa tribu vers un confort de vie toujours plus simple, toujours meilleur. En commençant par le feu, oui le feu, qui fut d’abord transporté d’un volcan vers la famille ; un feu qui ne fut tout d’abord que décoratif et devint après plusieurs chapitres (incluant un accident avec un semblant d’animal de compagnie) une ressource non négligeable pour rendre la mastication de la viande moins longue.

Et comme dans toute famille qui se respecte, il eut aussi en son sein au moins un insensé ou bien « empêcheur de tourner en rond » ; Ce dernier était aux aguets des moindres évolutions apportés par le patriarche, son frère, et il sermonnait ce dernier afin de faire reculer l’amélioration des conditions de vie. Tout était sujet aux critiques négatives de la part de ce frère, cet oncle, avec bizarrement un langage du corps diamétralement opposé à celui de son organe vocal.

Il n’y pas que le feu dans la vie, il y’a la fesse aussi; la reproduction de l’espèce est une donnée répétitive de toutes les civilisations, de tout être constitué en fait.

Ainsi, la recherche de sa moitié se faisait au pas de course (oui, courir, vous lisez bien courir dans le sens propre du terme), en bravant plusieurs obstacles naturels (boue, lianes, nuit, pluies, animaux…). Ce jeu de séduction primaire et physique pouvait s’étaler des jours durant, selon le bon vouloir de la femelle et surtout de sa condition physique. Les mâles avaient pour ainsi dire comme pouvoir « le choix » de leur future moitié, et les femelles avaient elles, le pouvoir de « se laisser » prendre.

Un automatisme instinctif pas le moins du monde, lointain des us actuels, mis à part, bien entendu, le cas de ces femmes dites libérées (non, non, non ne me chantez pas ce #Disney qui résonne en moi comme une seringue intrusive et excéssive).

ça c’est le bouquet final de la préhistoire ? non, du livre, banane !

Toute chose ayant un commencement, a une fin (expression cultisme de Matrix ça, héhéhé) même la mort en est une, irrémédiable, obligatoire et implacable direction de la vie.

Les membres de la famille que décrit ce roman, partent et grandissent sans trop de philosophie, il n’est aucunement question de se casser la tête à savoir le pourquoi du comment sur l’absence d’untel ou autre homo-primate. Et c’est là où ce bouquin va nous conduire sur une voie empruntée encore, et encore par la nature vils et réfractaire de l’humain, à toute forme de partage harmonieux de la connaissance. Un partage gratuit sans l’attente d’une offre équivalente, d’une rétribution à la hauteur du bien, jalousement conservé.

Le patriarche, malgré son besoin d’innover, d’aller au delà des sentiers battus, de se remettre en question, va être enfin mis dans la situation qui suscita le livre, dont je reprends le titre dans ce post.

Oui, il aura fallu attendre plus de 160 pages, quelques heures en bus, des gens qui vous bousculent pour s’asseoir, des coups de soleil, des yeux qui piquent d’avoir veillés tard la veille,… et j’en passe pour enfin connaitre la raison à la question qui nous animes tous depuis le début (à vous de choisir votre commencement, le mien c’est la lecture) : pourquoi j’ai mangé mon père ?
Le fils intello va pour ainsi dire s’opposer à son père et ne trouvant plus d’argumentaire pour raisonner le paternel, il va tout simplement organiser le meurtre (tir d’arc) et le nettoyage (grillé au bûcher et repas du dîner) de son géniteur.

Meurtre d'amour
Illustration de Chouk R.C

Je dirais en finissant que la femme, eh oui, toujours elle, avait plantée cette idée nouvelle de meurtre dans l’esprit de son époux, donc en résumé le coupable est… Griselda. Eh oui, cette femme que la religion chrétienne donnait dès les premiers instants le rôle de fautive (vous, vous souvenez de la pomme ?). Cette femme que ce roman pseudo darwinien met encore en avant pour ses pensées destructives nous invite à une conclusion des plus sombres, et sorti du plus sexisme des cerveaux : aimons-les dans la préhistoire ou dans la future histoire personnelle de chacun et surtout ne les contrarions point.

No Man Was Ever Sure of Her
Vieux et cultissime film: La dame de Shangai
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